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Pratiques Professionnelles

Kiné, ergo, psychomot. : Quelles différences?

 

kiné, ergo, psychomot: quelles différences?

Vous connaissez la profession de kinésithérapeute! Vous pensez connaître la profession de psychomotricien ou bien même celle d'ergothérapeute: Et pourtant, concrètement quelles sont les différences entre ces trois professions paramédicales ?

 

 

Ce qui prête à confusion c'est que ces trois professionnels s'occupent de leurs patients dans la manière dont ils appréhendent leur corps.

L'amalgame peut être vite fait puisque ces trois professionnels assurent une prise en charge corporelle, gestuelle, laquelle permet à leur patient d'atteindre un « état de complet bien-être physique, mental et social; pour reprendre les termes de l'OMS.

Mais ces professionnels ne vont pas regarder leur patient évoluer corporellement de la même manière.

Schématiquement on pourrait représenter ces interventions de cette manière.

Je me permets d'insister sur le fait qu'il s'agit une représentation schématique, donc concise, ne prenant pas en compte la globalité et la vasteté des champs d'intervention des ces trois professions.

 

Le:

Appréhende le corps:

Le psychomotiricen

Dans son organisation psychomotrice

Le kinésithérapeute

Dans la motilité des fonctions corporelles

L'ergothérapeute

Dans la manière dont il permet au patient d'être indépendant, autonome sur le plan personnel, social voire professionnel (notion de réinsertion, de réadaptation)

Globalement, les moyens d'intervention sont les suivants:

Pour le

Ses moyens d'action sont:

Psychomotricien

toutes "mobilisations corporelles" permettant au patient "d'habiter son corps"

Kinésithérapeute

Le massage, la rééducation du/par le mouvement (mobilisation passive, active...)

Ergothérapeute

Les aides techniques, l'activité, les activités quotidiennes.

Si les actes de soin peuvent être les mêmes au sein des prises en charge de ces trois professionelles, elles ne vont pas viser les mêmes objectifs de soin:
            Ces professionnels vont accompagner le patient vers...
            --> Une organisation psychomotrice efficiente s'il s'agit du psychomotricien
            --> Une motilité des fonctions corporelles pour le kinésithérapeute
            --> Une relative indépendance, autonomie personnelle, sociale voire professionnelle pour l'ergothérapeute.

Ainsi les champs d'intervention peuvent se recouper d'une profession à l'autre mais ils ne vont pas faire appel aux mêmes corpus théoriques, propres à chaque profession. Il n'est pas sans rappeler que ces professions ont des décrets de compétences différents.

Par exemple, le graphisme peut être à la fois exploré en psychomotricité et en ergothérapie mais le traitement ne sera pas appréhendé de la même façon.

De même la posture, la gestuelle peuvent être explorées en psychomotricité ou en kinésithérapie mais pas sous le même angle.

Le psychomotricien prendra en compte les notions de schéma corporel et d'image du corps ; A savoir, qu'il tiendra compte des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle.
Ce sont les troubles psychomoteurs.
Le psychomotricien traite des troubles du mouvement et du geste dans leur dimension neuro-motrice, affective, tonico-émotionnelle et cognitive.

Le masseur-kinésithérapeute dans le domaine de la posture et de la gestuelle, l'envisagera en termes d'amplitudes articulaires, de force musculaire et de leur impacts sur la gestuelle, la motricité.

Ces trois professionnels prennent en charge leur patient d'une manière globale ne se cantonnant pas au corporel pur.
Ils prennent en compte la dimension psychologique, familiale, sociale puisqu'en tant que professionnel de santé ils considèrent l'être dans sa globalité.

Il ne s'agit pas ainsi de noyer le poisson mais souvent existe des revendications autour de la légitimité d'action de ses pratiques, les unes par rapport aux autres.

Chaque être étant original dans son expression, dans son besoin d'une relation d'aide, il convient d'envisager toute prise en charge dans le respect de l'individu.

Le médecin en tant que garant des actes de soin de ces professionnels, aura un rôle déterminant de coordination quant aux meilleures stratégies thérapeutiques à envisager pour le patient.

Il est vrai que sur le terrain, il ressort une difficulté pour les medecins prescripteurs de percevoir les différences entres ces trois pratiques; Leurs complémentarités, leur opportunités les unes par rapport aux autres.

La reconnaissance de la complémentarité de ces trois champs paramédicaux reste à promouvoir; Tel est aussi le but de cet article.

 

Le cas de Monsieur C.

 

D'une manière très concrète, nous pouvons mieux nous représenter ces trois professions,leur interaction et leur complémentarité autour de la prise en charge de Monsieur C.

Monsieur C. est un homme de 40 ans lourdement handicapé. Il est dépendant pour tous les actes de la vie quotidienne et de ce fait est hébergé dans une structure spéciale lui assurant la satisfaction de ces besoins fondamentaux, qu'il ne peut assurer par lui-même.

Le médecin traitant de Monsieur C. passe régulièrement le voir compte tenu de son fragile état de santé.

Monsieur C. est en situation de polyhandicap suite à une encéphalopathie convulsivante au cours de la période périnatale.

Cette atteinte sur le fonctionnement cérébral a entrainé de lourdes conséquences sur l'ensemble du système physiologique de Monsieur C.
Notamment:

* Sur le fonctionnement moteur, entraînant des difficultés posturales et orthopédiques.
* Sur le fonctionnement digestif, perturbé par des troubles de la déglutition responsables de fausses routes, débouchant sur des infections pulmonaires.

Du fait de l'atteinte motrice, Monsieur C.  ne peut pas utiliser sa motricité pour être en interaction avec son environnement: pour se déplacer, aller vers les autres, prendre, utiliser des objets...

 

Le suivi ergo.

Monsieur C. bénéficie d'aides techniques lui permettant d'être en bonne posture. 

Lorsqu'il est assis, Monsieur C. peut se maintenir dans cette position, qui est pour lui une position lui facilitant l'interaction, étayé physiquement par un corset siège moulé.

Ce maintien "assisté" permet à Monsieur C. de maximiser ses appuis corporels parant les déficits moteurs et limitant l'apparition de complications othopédiques. Monsieur C. étant très hypotonique, les muscles ne luttent pas beaucoup contre les effets de la gravité et sa colonne vertébrale peut se déformer plus facilement (ex: scoliose)

Par un travail autour du repas, l'ergothérapeute propose également des aides techniques et posturales pour prendre en compte et éviter les riques de fausses routes, du fait de ses troubles de la déglutition.

Le suivi en kinésithérapie.

Le kiné intervient pour des mobilisations des membres assurant un entretien musculaire puisque Monsieur C. est très peu mobile. Il a besoin d'être stimulé sur le plan musculaire par le biais de mobilisations passives.
Aussi ses risques d'infections pulmonaires sont minimisés par de la kiné respi permettant l'expectoration de ses bronches.

Le suivi en psychomotricité.

Monsieur C. compte tenu de sa situation, a besoin d'être constamment étayé, accompagné dans la prise de possession de sa motricité, dans l'action et dans l'interaction: s'ouvrir au monde, reprendre des choses, être acteur de sa motricité.

Le psychomotricien intervient autour d'un réinvestissement corporel: c'est-à-dire comment permettre à Monsieur C. malgré son peu de mobilité d'être en interaction avec son environnement. 
 
Ressentir les choses, y mettre du sens :
" j'aime, j'aime pas / cette situation corporelle m'interesse ou pas --> je la poursuis ou je l'interrompts / redécouvrir le fait de toucher ce qui m'est agréable ou pas/ J'explore comment je peux me tourner vers les choses de mon envrionnement dans mes capacités de coordination gestuelle aussi minimes soient elles."

Le psychomotricien prend en compte les notions de schéma corporel et d'image du corps.

Dans une observation fine et constante du corps de son patient en action et en interaction, il tient compte du vecu corporel (ce que fait éprouver le corps) de la représenation corporelle (comment son patient s'organise dans son corps) dans la relation à soi et aux autres.

D'où aussi l'affiliation de la psychomotricité avec la psychologie, la psychiatrie puisque le psychomotricien prend également les aspects psychiques de la dimension corporelle.

 

Kiné, Ergo, Psychomot.: La complémentarité des trois pratiques.

 

Mieux tenu dans son corset siège moulé, pris en charge par le kiné, Monsieur C. gagne en tonicité au niveau de son dos. Il peut de ce fait, commencer à coordonner ses membres supérieurs et aussi ses mains. Volontairement, il peut les orienter vers les objets qui l'interessent pour les toucher, agir sur eux. C'est ce qu'il expérimente en séances de psychomotricité. Il commence à adopter une motricité volontaire, dirigée pour agir sur son milieu.

La prise en charge de Monsieur C. par ces trois professionnels reste quotidienne au vu de son fragile état de santé. Cette prise en charge globale contribue à son bien être.

Espérant que l'expérience professionnelle que nous partageons avec Monsieur C. ait contribuée à vous faire distinguer nos pratiques d'une manière moins amalgamée mais dans leur complémentarité...


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