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Le secteur paramédical

La Thérapie Assistée par l'Animal au service du polyhandicap

Index de l'article

Par Mlle Donzelle,
*2ème Année de Psychomotricité, ISRP
*Institut Français de Zoothérapie (IZF)

 

La zoothérapie s’inscrit dans les méthodes de soin dites alternatives. Elle n’a pas pour but de
soigner à proprement parlée mais seulement d’améliorer ou soulager des personnes atteintes
de troubles divers.

 

 

 

 

 

 



Qu’est ce que la thérapie assistée par l’animal ?

La zoothérapie, ou thérapie assistée par l’animal (TAA), est un programme structuré
d’interventions ou de soins qu'un thérapeute prodigue à son patient, avec l'aide ou en
présence d'un animal. Elle vise à maintenir ou à améliorer la santé des personnes souffrant de
divers troubles, aussi bien physiques que cognitifs, psychologiques ou sociaux.

Quelques repères historiques

Les premiers écrits sur l’usage thérapeutique des bêtes indiquent qu’on se servait des
animaux de la ferme en traitements complémentaires chez les patients souffrant de troubles
psychiatriques. Toutefois, ce sont les infirmières qui ont implanté la pratique en milieu
thérapeutique. Florence Nightingale, fondatrice des techniques infirmières modernes, fut l’une
des pionnières dans l’emploi d'animaux pour améliorer la qualité de vie des patients. Durant la
guerre de Crimée (1854-1856), elle gardait une tortue à l’hôpital parce qu’elle savait, pour
avoir observé le comportement des animaux depuis sa tendre enfance, que ceux-ci avaient le
pouvoir de réconforter les gens et de diminuer leur anxiété.
Sa contribution a été reconnue par le psychiatre américain Boris M. Levinson, que l’on
considère comme le père de la zoothérapie. Au cours des années 1950, il fut l’un des premiers
à rapporter le bien-fondé de l’utilisation d’animaux de compagnie dans le traitement des
troubles psychiatriques. Enfin en 1977, Elisabeth Corson met en application le premier
programme de thérapie assistée par l’animal dans une unité psychiatrique de l’université de
l’Etat de l’Ohio avec lequel elle obtient de très bons résultats.
De nos jours, la zoothérapie ainsi que les activités incluant la présence d’un animal se
retrouvent dans une variété de cadres thérapeutiques.

Néanmoins il paraît important de souligner que la zoothérapie diffère de ce que l'on appelle les
activités assistées par l’animal (AAA) qui sont plutôt destinées à motiver, éduquer ou divertir
des personnes. Contrairement à la zoothérapie, les AAA, pratiquées dans divers contextes
(thérapeutique, scolaire, carcéral ou autre), n’ont pas de visées spécifiquement
thérapeutiques, même si elles sont bénéfiques pour la santé. Bien que certains intervenants
en AAA soient des professionnels de la santé, ce n’est pas une qualification essentielle, comme
c’est le cas en zoothérapie.


Le rôle du zoothérapeute

Il est formé professionnellement et intervient auprès de personnes ayant des difficultés d’ordre
psychologique ou physique, en utilisant la médiation d’un animal, en vue de leur apporter une
pédagogie cognitive, de développer la dextérité perdue, d’améliorer leur fonctionnement, de
favoriser leur adaptation et de briser leur isolement. Le zoothérapeute est le maître d’oeuvre du
projet de zoothérapie. C’est lui qui va coordonner les différents acteurs du projet, mettre en
place la méthodologie. Il est le garant du bon fonctionnement du projet, il veille sur le patient et
sur l’animal.


Le pouvoir de l’animal

Selon plusieurs chercheurs, le pouvoir thérapeutique de la zoothérapie découlerait de la
relation humain-animal qui contribue à augmenter l’estime de soi et à combler une part de nos
besoins psychologiques et émotionnels, comme ceux de nous sentir aimés
« inconditionnellement », de nous sentir utile, d’avoir un lien avec la nature, etc.
Étant donné la sympathie spontanée qu’éprouvent bon nombre de personnes envers les
animaux, on considère que leur présence est un important facteur de réduction du stress, un
soutien moral pour surmonter un moment difficile (comme un deuil), ainsi qu’un moyen de
sortir de l’isolement et de communiquer ses émotions.
On croit aussi que la présence de l’animal a un effet catalyseur qui peut contribuer à modifier
le comportement de l’individu et servir d’instrument de projection. Par exemple, dans le cadre
d’une psychothérapie, il se peut qu’une personne qui perçoit de la tristesse ou de la colère
dans le regard de l’animal projette en réalité son propre sentiment intérieur sur celui-ci.


Les animaux utilisés en zoothérapie

En zoothérapie, on utilise très souvent le chien à cause de sa nature obéissante, de la facilité à
le transporter et à l’entraîner, et aussi parce qu’en général les gens ont de la sympathie pour
cet animal. Toutefois, on peut tout aussi bien utiliser un poisson rouge qu’un chat, des animaux
de la ferme (vache, cochon, etc.) ou une tortue! Selon le besoin du zoothérapeute, certains
animaux apprennent à exécuter des mouvements particuliers ou à répondre à des commandes
spécifiques.


La TAA peut intervenir dans de nombreux domaines

- contribuer au bien-être des personnes âgées souffrant de dépression ou de solitude ;
- diminuer la tension artérielle causée par le stress ;
- améliorer la qualité de vie de personnes atteintes de démence ou d’Alzheimer ;
- diminuer la peur précédant des procédures médicales ;
- contribuer au bien-être de personnes souffrant de troubles mentaux et résidant en milieu
psychiatrique.


 

La TAA au service du polyhandicap

Afin de monter mon projet, il m’a fallu choisir un public. J’ai donc choisi les polyhandicapés
pour pouvoir utiliser mon expérience professionnelle et pour la diversité des activités que
l’on peut faire avec eux. Intéressons-nous plus particulièrement à la TAA dans le domaine du
polyhandicap.

Qu’est-ce que le polyhandicap ?

" Les personnes polyhandicapés sont atteintes d'un handicap grave à expressions multiples,
et chez elles la déficience mentale1 sévère et la déficience motrice sont associées à la
même cause, entraînant une restriction extrême de l'autonomie. Définition légale (selon la
circulaire n°86 du 6 mars 1986).
La situation complexe de la personne polyhandicapée nécessite, pour son éducation et la
mise en oeuvre de son projet de vie, le recours à des techniques spécialisées pour le suivi
médical, l'apprentissage des moyens de relation et de communication, le développement
des capacités d'éveil sensori-moteur et intellectuelles, l'ensemble concourant à l'exercice
d'autonomies optimales.
Les personnes en situation de polyhandicap ont peu d’autonomie, ce qui oblige souvent
leurs familles à les placer dans des structures spécialisées du type Instituts Médicaux
Educatifs (pour les enfants et adolescents jusqu’à 20 ans) ou Maisons d’Accueil
Spécialisées (pour les adultes).
Lorsqu’une personne entre dans ce type de structure, un projet de vie lui est proposé. Ce
projet de vie concerne aussi bien les gestes de la vie quotidienne (par exemple la prise des
repas et l’hygiène) que les activités de loisirs. Néanmoins, il faut souligner que ces activités
de loisirs sont souvent peu nombreuses et dures à mettre en place car elles demandent du
personnel qualifié et des moyens financiers.
1 La déficience mentale est une déficience, à divers degrés, de l’intellect, des facultés mentales, de la perception et du comportement.


 

La thérapie par l’animal appliquée au polyhandicap : atouts / contraintes

Grâce à la TAA, des ateliers avec différents objectifs vont pouvoir être mis en place avec
l’aide des personnels de santé :
- maintien de la mobilité et de l’autonomie ;
- développement du langage et de la mémoire;
- développement du relationnel ;
- aspect psychologique (de nombreux polyhandicapés souffrent de dépression).
Atouts:
- l’animal ne juge pas ;
- l’aspect ludique ;
- une présence chaleureuse;
- motivation pour la personne en situation de handicap
- possibilité de faire l’activité sur place, donc moins de frais !
Contraintes :
- adapter l’approche de l’animal aux problèmes moteurs (comment faire tenir une personne
paraplégique sur un cheval ?) ;
- gérer les peurs et appréhensions de la personne handicapée ;
- financer l’expérience et la mettre en place (faire accepter à la famille l’activité dans un projet
de vie et trouver du personnel susceptible d’encadrer).

L’utilisation de l’animal comme objet transitionnel

« L'objet transitionnel est un objet privilégié, choisi par l'enfant. Il est la première possession
non-moi. Il n'est perçu ni comme faisant partie de la mère, ni comme étant un objet intérieur. Il
permet le cheminement de l'enfant du subjectif vers l'objectif — il sera plus tard désinvesti et
l'espace transitionnel donnera accès au jeu et aux activités culturelles pour l'adulte.
L’enfant dès sa naissance à besoin de tisser un lien sécurisant avec un adulte, une peluche
va jouer un rôle de substitut lorsque la maman ne sera plus dans son champ de vision. La
peluche, dans ces moments, sert à calmer l’angoisse de l’absence de ce lien sécurisant
qu’est la mère. L’animal en peluche devient alors le médiateur de transition ou l’objet
transitionnel.
L’animal va pouvoir jouer ce rôle d’objet transitionnel. En effet, la personne handicapée
mentale en présence de l'animal va pouvoir se confier, se détendre et donc considérer
l’animal comme un médiateur.


 

De l’idée au projet...

Si j’ai choisi une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) pour monter un pré-projet de
zoothérapie c’est parce que j’ai eu l’occasion de travailler dans ce type de lieu cet été et je
me suis aperçue qu’il pourrait être très intéressant d’intervenir auprès de ce public.
Néanmoins, dans ce type de structure, il faut rester conscient que l’on ne peut pas soigner.
On va essayer de maintenir des acquis et conserver le bien-être des personnes. De plus, cet
établissement utilise déjà des thérapies alternatives, grâce notamment à son espace
Snoezelen. Enfin, l’équipe médicale ainsi que la direction semblent très ouvertes à ce type
de projets.

Configuration du projet

Schéma de présentation du projet
La problématique : comment
apporter davantage de bienêtre
et d’autonomie grâce à des
ateliers de thérapies par
l’animal pour des résidents ?
Idée : la mise en place d’une
médiation animale dans le cadre
du maintien des acquis et d’un
développement moteur et social
chez l’adulte polyhandicapé.
Le projet : mettre en place, sous couvert de la psychomotricienne et de l’ergothérapeute, des
ateliers de médiation par l’animal.
Les finalités :
améliorer la
qualité de vie
des adultes
polyhandicapés


Les objectifs :


mettre en place des ateliers durables et bénéfiques pour le bien être et le développement personnel des polyhandicapés.

Les enjeux :
Faire entrer l’animal au sein de la structure MAS qui est plutôt fermée.
Faire accepter l’animal aux familles et au personnel.
Des partenaires : les tuteurs des personnes
handicapées, les institutions spécialisées, les
collectivités locales de tutelle et le
vétérinaire…

Les bénéficiaires : les résidents
polyhandicapés.

Intéressons-nous dans un premier temps au type d’établissement qu’est une MAS. La
deuxième partie sera consacrée au projet TAA dans la MAS.

Qu’est ce qu’une MAS ?

La maison d'accueil spécialisée (MAS) reçoit des personnes adultes atteintes d'un handicap
intellectuel, moteur ou somatique grave, ou gravement polyhandicapées, n'ayant pu acquérir
un minimum d'autonomie. Leur état doit nécessiter en outre le recours à une tierce personne
pour les actes de la vie courante, une surveillance médicale et des soins constants. La MAS est
un établissement médico-social financé en totalité par l'assurance maladie. Concernant les
notions de surveillance médicale et de soins constants, l'administration établit une nuance par
rapport à d'autres structures d'accueil : en MAS, ces notions recouvrent essentiellement des
soins d'hygiène, de maternage et de nursing, la poursuite de traitements ou d'activités
occupationnelles ou d'éveil, tendant au maintien ou à l'amélioration des acquis, ou à prévenir
une régression. Ainsi, les malades mentaux relevant du secteur psychiatrique et les personnes
âgées atteintes de handicap(s) résultant du vieillissement ne relèvent pas, en principe, des
MAS. De même, lorsqu'il y a besoin de thérapeutiques actives ou de soins intensifs, les
personnes, même lourdement handicapées, relèvent des établissements de soins (notamment
des services spécialisés des hôpitaux ou des établissements psychiatriques).
Les Maisons d'Accueil Spécialisé sont destinées aux adultes ne disposant pas d'un
minimum d'autonomie.
Il faut se référer à l'article 46 de la loi d'orientation qui précise que les adultes handicapés
relevant des Maisons d'Accueil Spécialisé sont ceux qui n'ont pu «acquérir» un minimum
d'autonomie. Cela englobe aussi les handicapés qui ont perdu leur autonomie à la suite
d'une maladie ou d'un accident.
Les adultes handicapés concernés sont, en majorité, des personnes jeunes, atteintes d'un
handicap congénital ou survenu pendant l'enfance ou l'adolescence, et qui n'ont pu parvenir
à un minimum d'autonomie. L'absence d'autonomie est définie par l'article 1er du décret n°
78-1211 du décembre 1978, comme l'incapacité de la personne handicapé à se suffire à
elle-même dans les actes de la vie courante (lever, coucher, déplacements, repas, toilette) ;
Les handicapés sont tributaires d'une dépendance totale. Une des particularités
importantes des MAS est d'être situées à proximité des familles avec pour souci de ne pas
imposer aux personnes susceptibles d'y être accueillies un éloignement excessif de leur
famille. Souvent les MAS sont situées à proximité des structures de soins pour permettre
une plus grande souplesse de soins pour des personnes présentant des handicaps
multiples. La MAS peut, de ce fait, avoir recours à des services de soins spécialisés et faire
appel aux techniciens de cet établissement.
Ce type d’établissement rentre donc totalement dans une démarche globale de zoothérapie
par ses objectifs d’éveil et de maintien des acquis ; par son respect de la dignité des
personnes et enfin par son recours à des soins spécialisés apportés par les techniciens de
l’établissement.

Les grandes étapes du projet

Il semble important de diviser le projet en deux grandes parties : une première partie
concernant le pré-projet c'est-à-dire toutes les démarches à effectuer avant que les ateliers
soient mis en place et une deuxième partie consacrée au déroulement des ateliers à
proprement parler.
Notion de démarche de pré-projet
On parle de pré-projet pour tous les éléments précurseurs du projet. Néanmoins, les
diverses étapes présentées doivent être menées simultanément. Lorsqu’on met en place un
projet, il est important de s’appuyer sur le patrimoine d’expériences c'est-à-dire des
expériences similaires qui se seraient déjà déroulées.


Sensibiliser le personnel et les tuteurs à la démarche


La mise en place de TAA ne peut être une démarche individuelle. Elle doit intégrer différents
personnels de la MAS. Pour ce faire des réunions d’information auprès du personnel doivent
être mises en place. Ces réunions vont permettre d’installer un comité de pilotage. Ce
comité de pilotage doit être constitué de deux types de personnel :
 Un premier groupe sera formé pour créer les ateliers. Il sera constitué du zoothérapeute
mais aussi du psychomotricien, de l’ergothérapeute de l’établissement et de l’éducateur
spécialisé;
 Un deuxième groupe dont la fonction principale au sein de la structure est la gestion de
la vie quotidienne des personnes polyhandicapées : c'est-à-dire les aides médicopsychologiques
ainsi que les aides soignantes. Ce groupe-là sera le relais de l’information
auprès de la famille et auprès du zoothérapeute.
De plus, ces réunions permettront aussi de faire connaître l’activité de zoothérapie auprès
du personnel qui entretient les locaux. Il est très important que l’ensemble du personnel de
l’établissement prenne connaissance de l’activité de zoothérapie.

Cibler le public concerné et déterminer les animaux utilisés

Dans ce type de structure, on retrouve divers types et degrés de handicap. J’ai choisi de
constituer un petit groupe de 3 personnes pour commencer mes ateliers de zoothérapie au
sein de l’établissement. Afin de respecter l’anonymat des personnes concernées je ne vais
pas conserver leur vrai prénom.

La première personne est un homme d’une trentaine d’années répondant au prénom de
Paul. Il est atteint d’un retard mental important et de graves problèmes moteurs. Il se
déplace seul en fauteuil à l’aide de ses pieds et d’une de ses mains. Il a une assez bonne
compréhension de l’oral, il a de la mémoire, il sait dire quelques mots et exprime son
humeur. De plus, il a déjà fait de l’équitation.
Il serait intéressant de travailler avec lui la mémoire et de maintenir sa mobilité.
La seconde personne est une femme d’environ 65 ans qui répond au prénom de Marie. Elle
est atteinte d’un retard mental important. Néanmoins, Marie comprend tout ce qu’on lui
demande de faire et est très autonome. Elle se déplace grâce a un déambulateur. Afin de
garder sa mobilité, il faut souvent la contraindre à faire des tours de patio ou lui proposer
une activité qu’elle aime bien. Marie a dans sa chambre de nombreux animaux en peluche.
Il lui arrive de dire à l’équipe de soin que sa mère, pourtant décédée, va venir la chercher, ce
qui la plonge ensuite dans une phase de dépression.
Le cas de Marie me semble intéressant sur plusieurs points. En effet, pour elle l’animal est
véritablement un objet transitionnel et le contact avec l’animal semble pouvoir être un réel
divertissement. Je compte la faire travailler sur le maintien de sa mobilité et sa mémoire.
La troisième personne Morgan est un homme de 30 ans déficient mental, il a des problèmes
moteurs et se déplace grâce a un déambulateur. Il reste comme Marie assez autonome, il
comprend partiellement ce qu’on lui dit ou demande. Il a de nombreux troubles
obsessionnels compulsifs (TOC) et devient souvent très agressif lorsqu’il est angoissé. Il
paraît intéressant de travailler sur ces angoisses, afin que les activités quotidiennes, de
toilette notamment, deviennent plus faciles, mais aussi sur les acquis de mobilité.
Je souhaite utiliser le chien et le cheval. Pour ce dernier, un programme extérieur
d’équitation est déjà mis en place je souhaite le pérenniser tout en créant un vrai atelier de
zoothérapie et en travaillant avec les intervenants extérieurs sur une démarche globale.
Si j’ai aussi retenu le chien comme animal pour les ateliers de zoothérapie c’est pour
plusieurs raisons : c’est un animal familier, qui est capable de capter nos émotions et qui
est facile de sociabiliser. De plus, il convient tout à fait dans des activités visant à maintenir
la motricité. Le cheval quant à lui va permettre de travailler sur la canalisation des émotions
et des humeurs.

Le choix du chien

Le choix du chien est un élément essentiel du programme de zoothérapie. Il doit être choisi
en fonction de l’espace disponible, du public visé et du programme envisagé. Pour ce
programme de zoothérapie en MAS, je choisirai un chien de type labrador, pour son calme et
la douceur de son poil. De plus, ce chien devra avoir suivi une éducation spécifique pour
être un réel médiateur. Cet enseignement doit se dérouler en 4 grandes étapes : l’initiation,
la sociabilisation, la responsabilisation et la mise en situation de médiation.

Un partenariat étroit avec le vétérinaire

Afin de pourvoir mener a bien ce projet, il est important de garantir la bonne santé du chien.
Pour ce faire, des fiches de suivi de l’animal devront être en accès libre dans une pièce de
l’établissement. C’est le vétérinaire qui est le garant de la santé du chien. Il faut
impérativement veiller à ce que les vaccinations soient à jour et que l’animal ait reçu son
vermifuge de façon régulière.

Mise en place du projet

La mise en place du projet se déroule en plusieurs étapes. Il faut établir un planning
d’installation des ateliers, créer avec le comité de pilotage des fiches « ateliers » et des
fiches de « suivi » des résidents concernés par le projet.

Monter un dossier de financement

Voici le budget prévisionnel pour les ateliers de zoothérapie. Il est calculé sur une base de
20 séances pour les trois résidents cités ci-dessus. Le zoothérapeute est rémunéré sur une
base de 60 séances à 40euros la séance. Le reste étant du temps pour la préparation des
ateliers et pour les réunions de synthèse.
Les postes de dépenses « rémunération du personnel d’encadrement et des
ergothérapeutes et psychomotriciens » et « administratif » sont des postes déjà existants au
niveau de la MAS, ils apparaissent donc pour calculer le prix réel des ateliers. De plus, il
parait essentiel de préciser que la mise en place de ce type de thérapie peut amener les
résidents à réduire le nombre de médicaments pris. Cela signifie donc que la dépense
relative aux médicaments de type anxiolytiques pourrait être réduite.

Formation du chien

Le propriétaire du chien sera la MAS, elle devra l’assurer et prendre en charge les soins
vétérinaires. Une pièce sera prévue pour l’équipe et servira de salle de repos pour l’animal.
Lorsque l’animal ne travaillera pas, il sera confié au zoothérapeute. Le chien devra être
acheté déjà formé à l’Institut Français de Zoothérapie, ce qui permettra de commencer au
plus vite les ateliers.

Mise en place

Création des ateliers et mise en place de fiches de suivi

L’équipe constituée du zoothérapeute, de l’ergothérapeute ainsi que de la
psychomotricienne se réunira une fois par semaine durant 2 heures pour mettre en place le
projet. (Soit pour 3 personnes 8 heures). Des fiches de suivi seront aussi mises en place
pour les 3 résidents concernés.

Rencontre des intervenants extérieurs pour l’équithérapie

Une rencontre entre le personnel de la MAS et les intervenants extérieurs sera mise en
place afin d’intégrer le projet équitation dans le projet global de zoothérapie. Des séances
seront organisées et permettront l’évaluation des possibilités sur cette activité.

Les ateliers

Ces ateliers sont destinés aux trois résidents cités ci-dessus. La zoothérapie est une
thérapie qui s’effectue sur le long terme. 20 séances seront mises en place pour chaque
résident à raison de 1 séance par semaine.

Objectif atelier 1 : stimulation psychique et motrice

Cet atelier a pour but de maintenir les acquis de mobilité. Il sera mis en place avec l’aide de
la psychomotricienne et s’adresse aux trois résidents. Le chien sera là pour motiver et
permettra une meilleure réalisation des exercices demandés. Il est important de travailler
avec des accessoires. Exemples d’exercices : lancer une balle à l’animal, promener
l’animal…

Objectifs atelier 2 : contact avec l’extérieur

Les résidents de ce type de structure ont très peu de contacts avec l’extérieur. De plus, le
polyhandicap peut paraître effrayant pour les passants dans la rue. Le chien va permettre

un contact entre ces deux mondes. En effet, un passant va par exemple venir caresser le
chien et bien souvent rentrer en contact avec le propriétaire de celui-ci. Le chien est donc là
aussi un médiateur.

Objectifs atelier 3 : stimulation de la mémoire

Le but de cet atelier est de stimuler la mémoire et aidera le résident à se considérer comme
un « tout ». On peut demander par exemple au résident de brosser l’animal et de nommer les
parties du corps de celui-ci.

Réunions de synthèse et fiches de suivi

Les réunions de synthèse

Comme nous l’avons dit précédemment, la zoothérapie est un travail d’équipe il est donc
important de réunir l’équipe qui suit chaque résident afin de réorienter la thérapie en cas
d’échec et de pouvoir aussi mesurer son évolution. Des réunions de synthèse seront donc
mises en place une fois par mois. De plus, la mise en place de réunions de synthèse
régulières est la preuve pour les financeurs de l’avancement du projet.

Fiche de suivi

Une fiche de suivi doit être remplie pour chaque séance effectuée. Ces fiches permettent
lors de la réunion de synthèse de recadrer le projet en cas de problème. Elles permettent
aussi l’évaluation de la démarche.


Sur la fiche de suivi on doit voir apparaître les critères suivants :

Prénom du résident
Date de l’atelier
État du résident à son arrivée
Activité proposée
Expression du visage
Expression orale
Contact physique avec l’animal
Participation
 Autres…


Evaluation de la démarche de projet

L’évaluation est un jugement porté sur la valeur d’un processus ou d’un projet, en fonction
de caractères déterminés. Pour ces ateliers de thérapies assistées par l’animal, j’ai retenu
trois critères basés sur une évaluation quantitative et qualitative du projet.
- Le nombre de séances et réunions effectuées ;
- Les récapitulatifs par résident des fiches d’évaluation ;
- Ainsi qu’une enquête auprès des familles des résidents et du personnel de la MAS.

Evaluation quantitative

Cette évaluation permettra de juger la démarche en elle-même : y-a-t-il eu suffisamment de
séances ? La fréquence de mise en place des réunions de suivi est-elle satisfaisante ?

Evaluation qualitative

Cette évaluation va nous permettre d’ajuster le « fond » du projet. Pour ce faire, il faudra
mettre en place une enquête auprès des familles de résidents et du personnel de la MAS.
Cette enquête devra regrouper les points suivants :
- Le résident vous a-t-il évoqué la présence de l’animal au sein de la structure ?
- Avez-vous vu une amélioration de son humeur quotidienne ?
- Est-il plus attentif durant les activités que vous lui proposez ?
- …


L’évaluation reste un point très important du projet car elle va permettre à l’équipe qui pilote
le projet de le réajuster. Elle sera un outil pour répondre à certaines interrogations auprès
des familles des résidents, du personnel, de la direction de l’établissement ainsi que des
financeurs. Il faudra communiquer à tous les acteurs du projet cette évaluation.
Ce dossier est une ébauche de mon projet professionnel, il est donc seulement une base de
travail. Cette base de travail devra être affinée durant la mise en place du projet.


Etant actuellement en train de préparer mes concours d’entrée en école de psychomotricité,
je souhaite pouvoir mettre en place mon projet d’ici le deuxième semestre 2009.



Bibliographie et sources


Jeux et réalité, D.W. Winnicott, folio essais.
 fr.wikipedia.org
Livrets de stage, IFZ.
 www.passeportsante.net
www.linternaute.com/nature-animaux/animaux/dossier/animauxheros/
zootherapie.shtml
www.france5.fr/sante/traitements/
www.afirac.org/
www.institutfrancaisdezootherapie.com


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